Lubero : hausse de prix du poisson sur le marché de Kanyabayonga, une crise alimentaire qui menace les populations locales
Le prix du poisson a connu une augmentation vertigineuse sur le marché à Kanyabayonga au sud du territoire Lubero, ces trois derniers mois. La commune de Kanyabayonga, situé au sud du territoire de Lubero, en est approvisionnée à partir de Vitshumbi et Kasindi en territoire de Beni. Plusieurs facteurs justifient cette hausse du prix du poison selon des sources locales. Elles parlent notamment de la fermeture de certaines voies d’approvisionnement et de la baisse des ressources halieutiques. Une situation qui a des répercussions négatives sur le quotidien de la population locale.
Un poisson tilapia qui se vendait autour de 3000 et 4000 francs congolais, il y a quelques mois, coûte désormais 6000 FC, voire plus pour certaines espèces. Cette hausse a directement impacté le pouvoir d’achat des habitants, dont beaucoup dépendent de la vente ou de la consommation de poissons pour survivre. Pour les revendeurs, cette situation a considérablement baissé la demande.
« Les clients se font de plus en plus rares. Les familles qui achetaient du poisson tous les jours, voire plusieurs fois par semaine, sont obligées de réduire leur consommation. Certains viennent encore, mais seulement pour acheter en petites quantités » a affirmé une vendeuse locale.
La hausse du prix du poisson à Kanyabayonga résulte de plusieurs facteurs, a dit un autre vendeur de poissons salés. Il évoque la fermeture de la route Kanyabayonga-Butembo et la baisse de la productivité due principalement à la surexploitation et à la pêche illicite sur le lac Éduard. Ce qui crée une pénurie.
« Un autre facteur aggravant est la baisse des stocks de poissons dans la commune, due à la situation que nous traversons. Aussi la pêche illicite et la surexploitation de notre lac Éduard impacte négativement l’approvisionnement à partir de Vitshumbi » a fait savoir Kasereka Malere.
Les conséquences de cette hausse des prix sont dramatiques pour la population locale, en particulier pour les familles les plus vulnérables. Pour ces dernières, l’accès au poisson source essentielle de protéines devient un luxe qu’elles ne peuvent plus se permettre. Certains experts appellent la communauté à initier des élevages des petits bétails en attendant des solutions durables à ce problème.