Lulimbi : Un village du groupement Binza, en territoire de Rutshuru, nouvel épicentre d’une zoonose charbonneuse.

Facebook
Twitter
WhatsApp

Lulimbi : Un village du groupement Binza, en territoire de Rutshuru, nouvel épicentre d’une zoonose charbonneuse.
Quatre ans après sa dernière vague, la fièvre charbonneuse ou Anthrax resurgit dans le secteur du Lac Eduard, dans le parc national des Virunga. L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) alerte sur l’apparition de cette épizootie dans les zones périphériques de cette aire protégée, au lendemain de la découverte de plus d’au moins une vingtaine de carcasses d’hippopotames morts, à Lulimbi, un village niché entre les rives du lac Édouard et la frontière ougandaise, dans le groupement de Binza, en territoire de Rutshuru.

crédits photo tiers

En 2021, une autre vague de zoonose charbonneuse (anthrax) avait décimé des hippopotames et des buffles autour de la rivière Ishasha, au sein dans le groupement de Binza. Plusieurs sources avaient alors révélé que cette maladie est récurrente chez les animaux, notamment dans la région de Lulimbi et dans le parc ‘’Queen Elizabeth’’ en Ouganda. Le 8 Avril 2025, l’ICCN a appelé, dans un communiqué officiel les populations riveraines du Parc National des Virunga à une responsabilité collective, face au risque élevé de contamination que représente le charbon. Selon ce document, « bien qu’actuellement cette maladie affecte principalement la faune sauvage, elle présente un risque potentiel de transmission à l’homme (zoonose), ainsi qu’aux animaux domestiques, si des mesures de précaution adéquates ne sont pas respectées. Celles-ci se rapportent à l’utilisation de l’eau du Lac Edouard, et à la consommation de la viande d’animaux retrouvés morts, qu’ils soient domestiques ou sauvages, indique Méthode Uhoze, Directeur des relations extérieures au Parc National des Virunga.
« C’est une véritable menace aussi bien pour la faune sauvage du parc national des Virunga que pour les animaux domestiques et les vies humaines des riverains de cette aire protégé », insiste t’il.

Des gestes barrières pour limités et dégâts et contenir la propagation de l’épizootie

Pour prévenir toute propagation de la maladie au sein de la population, les experts préconise l’observation d’un certain nombre de gestes barrières. Ils invitent particulièrement les communautés riveraines à éviter tout contact avec des animaux malades ou retrouvés morts, qu’ils soient domestiques ou sauvages, à ne pas consommer la viande d’un animal trouvé mort ou malade, même après cuisson.
« Les membres de la communauté doivent aussi éviter la chasse, la consommation de viande de brousse, ainsi que le commerce d’animaux sauvages vivants ou morts et signaler immédiatement tout cas suspect (animal malade, mort de façon anormale, animal affichant un comportement étrange ou symptômes inhabituels) aux autorités locales », martèle le directeur des relations extérieures au PNVi.
Se laver fréquemment les mains avec de l’eau traitée, en particulier après tout contact avec des animaux ou leur environnement ; tenir les enfants à l’écart des zones en lisière du Parc, des forêts, ou de tout animal sauvage ; faire bouillir l’eau du Lac Edouard pendant au moins 20 minutes si elle est destinée à la boisson. Si possible, utiliser du chlore ou des comprimés de purification pour traiter cette eau, sont autant de mesure qui doivent être de stricte observance pour freiner la propagation de la maladie
Selon l’organisation mondiale de la santé, la maladie du charbon est transmissible entre l’homme et l’animal. Chez l’animal, elle se manifeste par une forte fièvre accompagnée de tremblements et de difficultés respiratoires, souvent sans signes précurseurs. Pour l’homme, elle peut se traduire par des ampoules sur la peau, provoquant frissons, fatigue, vomissements et gêne thoracique.
Les infections pulmonaires sont moins fréquentes ; les infections méningées et gastro-intestinales sont rares. Dans les cas d’infections par inhalation et de celles dites ‘’gastro-intestinales’’, des symptômes locaux non spécifiques sont généralement suivis, en quelques jours, de manifestations généralisées sévères, d’un état de choc et souvent de la mort.
Sur son site internet officiel, l’ICCN indique que depuis les années 1970, le Parc National des Virunga, qui comptait autrefois 29 000 hippopotames aux abords du lac Édouard, a vu sa population diminuer de 95 %, en raison du braconnage, conséquence malheureuse de l’instabilité dans la région ». La résurgence de la maladie du charbon dans cette aire protégée est une nouvelle donne dans les facteurs qui expliquent la diminution du nombre de ces pachydermes.