Contexte Katanga, févier 2020

Catégorie
Date de publication
mars-2020

Politique
La réduction des recettes publiques annoncée par le gouvernement provincial est la première conséquence du corona virus.
En conseil des ministres le gouvernement provincial du Haut Katanga annonce une baisse des recettes depuis l’avènement du corona virus.
C’est un coup dur obligeant les autorités à réduire les dépenses publiques. L’industrie minière (épine dorsale de l’économie) est dominée par des opérateurs chinois. Sur 36 entreprises minières identifiées en province, 28 sont soit chinoises soit à capitaux majoritaires chinois.
Les ressortissants chinois (y compris des chefs d’entreprises) se trouvant en Chine au moment de l’annonce du virus y sont bloqués et un mouvement en sens inverse est interdit jusqu’à nouvel ordre[1]. Sur place, les exportations vers la Chine sont stoppées et les productions stockées dans les usines. Plusieurs activités industrielles et commerciales sont arrêtées.

Economique
Le renouvellement du partenariat entre le géant2 producteur du Cobalt congolais, GLENCORE, et la firme Sud coréenne du cellulaire SAMSUNG SDI n’exclue pas une attention sur l’évolution du corona virus
En février 2020, GLENCORE a annoncé la signature d’un partenariat avec SAMSUNG SDI sur le cobalt exploité en RDC. Il s’engage à fournir à son partenaire 21000 tonnes de cobalt cathodique entre 2020 et 2024.
C’est un accord d’approvisionnement à long terme avec des acteurs clés de la chaine d’approvisionnement des batteries, confirmant ainsi
l’importance du rôle de GLENCORE dans la fourniture des matériaux de transition énergétique et de mobilité.
GLENCORE n’a pas fait bonne affaire l’an passé. Sa direction générale déclare que l’entreprise a perdu 404 millions de dollars américains au cours de l’exercice 2019 à cause notamment de la baisse du prix du Cobalt jusqu’à 57 %.
A court terme, l’entreprise surveille étroitement l’évolution du corona virus3.

Culturel
Endiguer l’envahissement des sites miniers par les creuseurs artisanaux demeure un problème permanent et insoluble.
Pourtant la RDC avait donné sa garantie de sécuriser les investissements. Ce qui a justifié la création de la police des mines.
L’Etat a-t-il montré ses limites ? Le vol des minerais continue son bonhomme de chemin. Et on trouve toujours des clients. Le déploiement de l’armée dans les sites industriels n’a pas été une réponse, en soi.
Les entreprises minières s’en plaignent et craignent la perte de leur licence sociale. Mais elles ne coopèrent pas dans la recherche de la solution. Elles estiment que c’est dans les missions régaliennes d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Bien que cette mission soit

Transversal
 Perspective d’une conférence sur les migrations dans les zones minières du Katanga ? Volonté exprimée mais pas de dates fixées
 L’exploitation artisanale à la base des migrations violentes et destructrices
 Maintenant on peut distinguer parmi les envahisseurs des sites miniers deux catégories d’exploitants artisanaux illégaux :
 (i) Les populations autochtones,
dociles et moins agressives qui s’identifient par rapport à l’entreprise comme faisant partie de leur patrimoine qu’il faut protéger jalousement.  Ils ramassent les minerais dans les remblais et carrières abandonnées.
 (ii) Les creuseurs migrants,
venus des provinces voisines (Haut Lomami, les deux Kasai, Tanganyika et les Kivu – Maniema), plus agressifs, déterminés et destructeurs. Opérant de jour comme de nuit, ils prennent de force les minerais, ravissent des outils de travail de l’entreprise (câbles, batteries, tuyaux, etc.), arrachent les pièces des engins sur site, frappent les opérateurs en exercice.
 Au sujet des flux migratoires dans l’hinterland minier, des cogitations s’amplifient pour l’organisation d’une conférence interprovinciale qui réunirait des personnalités des provinces cuprico-cobaltifères (Haut Katanga & Lualaba) et voisines (Tanganyika, Haut-Lomami et les deux grands Kasai, etc.).
Sur quels sujets porteraient les échanges dans cette conférence ? Comment la conférence sera accueillie dans le pays ? Kinshasa se sentirait prête à cautionner une telle initiative, à quelle condition ? Bien d’autres questions préalables s’agitent dans les esprits ici localement.
 
La création de la générale de cobalt, serait-elle un moyen de récupération du centre de négoce de MUSOMPO en défaveur de la province du Lualaba ?
 L’autorité minière nationale a procédé à la création de l’entreprise générale du cobalt en vue de maitriser, contrôler et assainir la production artisanale du Cobalt.
La décision intervient au moment où les travaux de construction du centre de négoce de MUSOMPO sont fort avancés4. Sa mise en service aiderait à accroître les recettes provinciales pour la réalisation du développement social et économique de l’entité.
Les missions de la générale du cobalt sont les plus étendues possibles. Elles englobent également celles du centre de négoce. Il n’est pas possible d’en arriver à un double emploi. Il se pourrait que le centre soit le prolongement de l’entreprise générale du cobalt. Comme conséquence les ressources provinciales pourraient s’amenuiser.     

[1] Mais on savait que ça ne durera pas trop longtemps, beaucoup des chinois sont arrivés avec les vols du 1er et du 2 mars.
[2] Jusque fin 2019, GLENCORE reste le premier producteur du Cobalt congolais.
[3] A confié IVAN GLASENBERG, directeur général de GLENCORE.
[4] Le centre de négoce de MUSOMPO est en pleine construction à l’entrée de la ville de Kolwezi. C’est une initiative impressionnante faisant la fierté du pouvoir provincial actuel au Lualaba et inspire beaucoup les autorités du Haut Katanga, province minière voisine. Elle a été initiée pour lutter contre le commerce illicite dans ce secteur. Sur une étendue de 15 ha émergent les infrastructures d’un marché moderne et unique du minerai de cobalt artisanal. Le projet coute environ 30 millions de dollars américains d’investissement dont 15 déjà couverts sur fonds propre du gouvernement provincial.
Sa capacité couvre un parking de 100 camions, 100 entrepôts de 1200 tonnes chacun, des laboratoires de certification, des bureaux administratifs, des restaurants, des latrines publiques, une station-service, etc.

 

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