En 2018, la République démocratique du Congo a connu son dixième épisode de la maladie à virus Ebola. Celui-ci est apparu à l’Est de ce pays, dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri ; et, il est des plus longs et des plus dévastateurs en Afrique. Annoncé en 2018, sa fin a été officiellement déclarée en 2020 avec un taux de létalité d’environ 70%.
La plupart des cas de contagion ou même de décès l’ont été à la suite du refus par la population de l’existence de la maladie, de la méfiance à l’égard des soignants et de soins administrés. L’épisode s’est, en tout, caractérisé par de la résistance et de la violence. Au-délà des traumatismes déjà endurés, cette résistance aurait été une réaction aux méthodes somme toutes originales et étranges retenues pas l’équipe de riposte pour rompre la chaine contamination et mettre fin à la maladie.
En vue de savoir ce qui explique cette résistance et comment rendre le processus de riposte humaine, Pole Institute et son partenaire, Université Martin Luther, ont initié, sous le financement du programme Research for Health in Humanitarian Crises (R2HC) d’Elhra pour la recherche intitulée « Humanizing the design of the Ebola response in DRC : anthropological research on humane designs of Ebola treatment and care to build trust for better health ».1
Les résultats de cette recherche, purement qualitative, découlent des 76 entretiens individuels semi-structurés avec des informateurs clés et 28 discussions de groupe. La durée de chaque entretien ou discussion de groupe est de vingt à soixante minutes. Par ailleurs, vingt notes de terrain ont été collectées. L’approbation éthique a été obtenue par le comité d’éthique de l’université d’Oxford et de POLE Institute, République Démocratique du Congo. Plusieurs résultats intéressants ont été obtenus, notamment :
