Ce quarante-troisième numéro de la revue Regards Croisés de Pole Institute porte sur le phénomène de la violence urbaine qui connaît une richesse enviable dans certains pays du monde. Au-delà de la criminalité urbaine enracinée dans l’histoire de grandes villes, l’on assiste aujourd’hui à des révoltes des jeunes qui frôlent souvent l’inimaginable par leur ampleur. Comme les autres États de la Région des Grands Lacs africains, la République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une montée inquiétante de la violence urbaine, notamment celle engagée par les jeunes. Les phénomènes Kuluna (à l’Ouest du pays) et Maibobo (à l’Est) révèlent des problématiques socio-économiques profondes, en ceci que les Kuluna et les Maibobo sont des sans-domiciles et, font l’objet de l’exclusion sociale. Parallèlement, l’engagement des jeunes au sein des partis politiques et dans nombreuses associations de la société civile soulève des questions relatives à leur manipulation à des fins inavouées. Ceci fait d’eux des défenseurs d’un fondamentalisme fragilisant qui préside à une rigidité politique et idéologique d’une part et, d’autre part à un caractère de rejet de l’interculturalité. Cette intolérance envers les opinions ou les croyances contraires reflète une vie sociale peu conciliante, fortement marquée par l’altérité et le rejet de l’autre.