Résurgence du Mouvement du 23 mars : quel avenir pour la Région des Grands Lacs africains ?
En vingt-six ans d’existence, l’Institut Interculturel dans la Région des Grands Lacs (Pole Institute) est resté fidèle à sa production semestrielle grâce à l’aménagement d’un espace d’échanges et d’analyses faisant croiser les regards de chercheurs et autres analystes intéressés par la situation politique, économique, sociale et culturelle de la région.
Dans sa constance, la Revue Regards croisés, qui est à sa vingt-cinquième année de production (n° 00 en janvier 1998), se veut un lieu de rencontre entre la tracée d’utopies actives et le corps social en vue d’actions positives et constructives pour une transformation sociale réussie. Ce numéro porte un regard critique sur la crise que traverse actuellement la Province du Nord Kivu, et la RDC en général, à cause de la nouvelle guerre imposée au pays par le mouvement rebelle M23.
Connaissant une période sécuritaire sombre qui y a motivé l’instauration d’un État de siège, la Province du Nord-Kivu, et plus particulièrement dans les Territoires de Rutshuru et Masisi, est encore objet d’attaques du Mouvement du 23 mars (M23). Dans ces Territoires et dans une moindre mesure celui de Nyiragongo, le son assourdissant et macabre des armes n’arrête pas de sonner dans les oreilles des citoyens contraints à fuir leurs lieux de résidence pour vivre à la merci des intempéries et d’une pénurie humanitaire sans nom dans des camps des déplacés comme refugiés de guerre dans leur propre pays. Il trouble la tranquillité de ces derniers et les assomme, prétendument suite à la non-exécution des accords dits du 23 mars 2009 entre le Gouvernement congolais et le Congrès National pour la Défense du peuple (CNDP).