« Les élections ne sont pas une fin mais un moyen, la finalité ultime est d’édifier une société paisible, harmonieuse, bien gouvernée et réconciliée avec elle-même. Mais, ne l’oublions jamais, il ne peut y avoir de paix durable ni de réconciliation véritable sans un minimum de justice» (Propos de Eugène Nindorera, au Forum de débat sur le rôle du parlement de transition, des cadres des partis politiques et de la société civile dans la période pré-électorale au Burundi », qui s’est tenu du 13 au 15 septembre 2004 à Bujumbura.)

Ces paroles de Nindorera dans un contexte burundais pourraient aussi bien s’appliquer au contexte congolais à 10 mois des élections prévues par l’accord global et inclusif en RDC.
L’an un de la transition en RDC en juillet 2004, a été fêté dans une atmosphère d’interrogations et de peurs après la chute de Bukavu le 2 juin 04 et les attaques par les populations des institutions de la transition le lendemain 3 juin dans la capitale Kinshasa mais aussi dans les grandes villes du pays. Nombre d’observateurs ont réalisé combien les efforts déployés pour remettre le Congo sur les rails restent une chimère. Le Président de la République a qualifié les résultats de l’an un de la transition de « mitigés » et six semaines plus tard, son vice Président, Azarias Ruberwa déclarait que « la transition est en panne » dans son discours lors de l’enterrement des victimes banyamulenge et babembe de Gatumba le 16 août 2004. En effet, le train de la transition qui s’est illustré par quelques déraillements est au ralenti. Les questions plus complexes comme celles de la sécurité, de la stratégie de reconstruction d’un pays en ruines, de la nomination des gouverneurs de province, de la création d’une armée nationale, de la paralysie de la concertation et du consensus prévu par les accords de Pretoria au sein de l’espace présidentiel sont autant d’obstacles qui ont rouillé et ruiné la machine de la transition. La question qui se pose aujourd’hui, est celle de savoir vers quelle fin de la transition le Congo s’achemine.