Les villes de Goma et Bukavu viennent d’être le théâtre des actes de vandalisme pendant quatre ou cinq jours, à la suite des affrontements qui y ont opposé les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à l’Armée Révolutionnaire Congolaise (ARC) de l’AFC/M23. Ces actes de pillage ont plongé les deux villes dans une situation critique suite aux pertes matérielles considérables qui en ont résulté. Plusieurs magasins, boutiques des particuliers, et même des établissements publics ont été ciblés par des pillages orchestrés par hommes en uniforme incontrôlés et des populations civiles difficilement catégorisables. Les grands quartiers et centres commerciaux, comme la place deux-lampes, Katindo et Birere (à Goma) et ; le marché Kadutu, quelques boutiques avoisinant le marché Nyawera et la brasserie de la Bralima en ville de Bukavu, ont fortement été touchés. Au-delà d’être dévalisées, certaines infrastructures et particulièrement des infrastructures publiques ont été saccagés, voire incendiées. L’exemple marquant est celui du Palais de justice de Goma (situé au quartier Kyeshero) où plusieurs documents administratifs se sont évaporés dans la nature et des meubles de bureaux emportés par des populations voisines. Certains témoins incriminent les évadés de la prison centrale Munzenze qui viseraient à faire disparaître les traces de leurs procès. À cela s’ajoute la destruction pure et simple de l’école du Cinquantenaire de Goma, une école publique qui inspirait l’espoir d’une bonne formation technique dans un pays où le secteur de l’éducation semble préoccuper moins les décideurs, en dépit des discours rassurants.
L’on se demande si ces actions destructrices relèvent de la peur d’un lendemain incertain vu la situation critique de ces deux villes en ces temps de crise politique et sécuritaire ou, simplement font suite à un incivisme systématique. En réponse à cette interrogation, cette analyse rapide voudrait mettre en lumière la problématique du respect du droit de propriété et du sens de responsabilité personnelle et collective comme éléments ayant présidé à l’apparition de ces actes de vandalisme.